In Memoriam: Gisela Schlientz

“A TRIBUTE TO GISELA SPIES SCHLIENTZ”

The trajectory that led Gisela Schlientz (Gisa to her many friends) to become a Sandiste was more circuitous than that of many. Like George Sand herself, Gisa followed her own passions, led by a generous mind and a lively spirit to delve into rich and complex ideas, especially those of women writers. Her intellectual journey began with her study of German and Romance languages and literature at the universities of Tübingen, Heidelberg, Berlin, and Vienna; she completed her doctorate at the latter. Her dissertation on “Das Wiener Theater wahrend der Napoleonischen Besetzung im Jahre 1809” (The  Viennese Theater during the Napoleonic Occupation in 1809) gave a glimpse into her future interests by exploring the relationship between French and German culture. 

This interest was further developed during her years as an editor in French literature for the influential German publishing firm, Deutsche Verlags-Anstalt, where she chose works of French literature to be translated into German. She, herself, translated several works of Gide, as well as Germaine de Stael’s Dix Années d’Exil. She also became well known in Germany during this time as a critic and lecturer on literature by, about, and for women.

But her real love – and the center of her work – was soon to become George Sand, and it was Sand who  brought Gisa into my sphere. Newly arrived in southern Germany, where I was to begin teaching at the University of Tübingen in a few months, I received one of my lifelines from the States, “The Friends of George Sand Newsletter.” There I found Gisa’s name as a new subscriber; her immediate inclusion of me in her rich cultural milieu in Stuttgart was typical of her warm embrace of others. She was the best dinner partner and hostess I have ever met, and she and her family – wonderful husband, Felix, and daughter, Cornelia – soon became a big part of our life in Germany. In 1982 I asked her, in an interview for the newsletter (published in vol. 5, no. 1, spring/summer), what brought her to George Sand. The answer was Francine Mallet’s biography of Sand, to which Gisa had purchased the German rights; from there it was a direct leap into the primary works and the correspondence, all of which astonished her.

Gisa has most likely introduced more members of the German public to Sand and her work than any other single individual. Her monograph George Sand: Leben und Werk in Texten und Bildern (George Sand: Life and Work in Texts and Pictures), which immersed readers in Sand’s life story primarily by juxtaposing her letters and her autobiography, was extremely well received by the public, as was lch Liebe, Also Bin lch: Leben und Werk von George Sand (I Love, ThusI Am: Life and Work of George Sand), a beautiful volume filled with deep insight into Sand’s themes and creatures, via chapters such as“Masks and Masquerades” and “Nature’s Voice.” She wrote penetrating afterwords to German translations of Lélia, Flavie, and Pauline, as well as the preface to the third part of Histoire de ma vie published by Christian Pirot in 1997. She also published scholarly articles on Sand in American and German journals, and many readers of this journal will recall that she organized an international Sand conference with Gislinde Seybert at the University of Hannover in 1997; the proceedings, entitled George Sand – jenseits des Identischen: au-delà de l’identique, were published in 2000.

During the last period of her life, Gisa threw herself, with her typical energy, into the study of literature by Swabian women writers, undertaking a massive project covering four centuries. The fall of 2003 found er in a flurry of activity, giving talks on the radio, in community centers, and on university campuses about Isolde Kurz, born in 1853, the daughter of Swabian writer Hermann Kurz. A writer of stories, essays, poems, and novels, Isolde Kurz lived in Tuscany at the turn of the twentieth century, part of a lively group of artists and writers, and became well known in her time. Gisa’s afterword to this, her last book, Isolde Kurz: Ein Splitter vom Paradies (Isolde Kurz: A Little Piece of Paradise), analyzed Kurz’s accomplishments and challenges. It was published in December 2003, shortly after Gisa was struck by the cruel illness that took her life in March of this year. She is buried in Kirchheim unter Teck, where Isolde Kurz spent part of her childhood.

It is sometimes difficult for Americans to imagine the vast impact that a public intellectual can have on a particular culture. Gisela Schlientz was such an intellectual, a person who truly made a difference by illuminating the work of women writers – and relating the themes in their writings to our times – for the public good.

By Nancy E. Rogers, National Endowment for the Humanities

« Hommage À GISELA SPIES SCHLIENTZ »

La trajectoire qui a conduit Gisela Schlientz (Gisa pour ses nombreux amis) à devenir sandiste a été plus sinueuse que pour beaucoup d’autres. Tout comme George Sand, Gisa a suivi ses propres passions, guidées par un esprit généreux et une âme pleine d’entrain pour s’immerger dans de riches et complexes idées, tout particulièrement celles d’auteures féminines. Son voyage intellectuel a commencé avec l’étude de l’allemand et des langues romanes ainsi que de leur littérature aux universités de Tübingen, Heidelberg, Berlin, et Vienne ; elle a obtenu son doctorat à cette dernière. Sa thèse sur « Das Wiener Theater wahrend der Napoleonischen Besetzung im Jahre 1809 » (« Le théâtre viennois pendant l’Occupation Napoléonienne de 1809 ») était un aperçu de ses intérêts futurs sur la relation entre les cultures françaises et allemandes.

Cet intérêt a continué de se développer pendant les années où elle a été rédactrice en littérature française pour l’influente maison d’édition allemande Deutsche Verlags-Anstalt, où elle a sélectionné des œuvres de la littérature française à traduire en allemand. Elle a elle-même traduit plusieurs ouvrages de Gide, ainsi que Dix années d’exil de Germaine de Stael. Pendant cette période, elle s’est également créé une renommée en tant que critique et maître de conférences sur la littérature par, sur, et pour les femmes.

Toutefois, sa réelle passion – et le cœur de son travail – allait bientôt devenir George Sand, et c’est Sand qui a amené Gisa dans ma sphère. Récemment arrivée dans le sud de l’Allemagne, où j’allais commencer à enseigner à l’Université de Tübingen dans quelques mois, je reçus un de mes liens vitaux avec les États-Unis : « The Friends of George Sand Newsletter » (« La newsletter des amis de George Sand »). J’y ai trouvé le nom de Gisa en tant que nouvelle abonnée ; elle m’a immédiatement incluse dans le riche milieu culturel de Stuttgart, trait typique de son caractère chaleureux. Elle était de très bonne compagnie pour dîner, chez elle ou ailleurs, et elle et sa famille – son exceptionnel mari, Felix, et sa fille, Cornelia, ont vite été très présents dans notre vie en Allemagne. En 1982, je lui demandé au cours d’un entretien pour la newsletter (publiée dans le vol. 5, no. 1 printemps/été) ce qui l’avait amené à George Sand. La réponse était la biographie de Sand par Francine Mallet, dont Gisa avait acquis les droits allemands ; à partir de là, elle s’est directement plongée dans les premières œuvres et la correspondance de Sand, qui toutes l’ont fascinée.

Gisa a probablement exposé plus de membres du public allemand à Sand et son œuvre que toute autre personne. Sa monographie George Sand: Leben und Werk in Texten und Bildern (« George Sand : Sa vie et son œuvre en textes et images »), qui a immergé les lecteurs dans l’histoire de la vie de Sand essentiellement en juxtaposant ses lettres et son autobiographie, a été extrêmement bien reçue du public, tout comme lch Liebe, Also Bin lch: Leben und Werk von George Sand (« J’aime, donc je suis : Vie et œuvre de George Sand), un magnifique ouvrage débordant de perspicacité sur les thématiques et créatures de Sand, à travers des chapitres tels que « Masques et Mascarades » et « La Voix de la Nature ». Elle a écrit des postfaces perçantes dans les traductions de Lélia, Flavie, et Pauline, ainsi qu’une préface à la troisième partie d’Histoire de ma vie, ouvrage publié en 1997 par Christian Pirot. Elle a également publié des articles académiques sur Sand dans des journaux américains et allemands, et nombres de lecteurs de ces journaux se souviendront qu’elle a organisé une conférence internationale sur Sand avec Gislinde Seybert à l’Université d’Hanovre en 1997 ; le compte-rendu, intitulé George Sand – jenseits des Identischen: au-delà de l’identique, a été publié en 2000.

Au cours de la dernière période de sa vie, Gisa s’est engagée corps et âme, avec son énergie typique, dans l’étude de la littérature par des écrivaines Souabes, entreprenant un projet d’envergure couvrant quatre siècles. Elle était investie dans un foisonnement d’activités à l’automne 2003, discutant d’Isolde Kurtz – née en 1853, fille de l’écrivain Souabe Hermann Kurtz – à la radio, dans des centres communautaires, et sur des campus universitaires. Écrivaine d’histoires, essais, poèmes et romans, Isolde Kurtz vivait en Toscane au tournant du vingtième siècle, et faisait partie d’un groupe dynamique d’artistes et d’écrivais, et a acquis une certaine renommée en son temps. La postface de Gisa à ce sujet dans son dernier ouvrage, Isolde Kurz : Ein Splitter vom Paradies (« Isolde Kurtz : Un petit bout de paradis »), analysait les réussites de Kurtz ainsi que ses défis. L’ouvrage a été publié en décembre 2003, peu après que Gisa ait été frappée par une cruelle maladie qui a pris sa vie en mars de cette année. Elle est enterrée à Kirchheim unter Teck, où Isolde Kurtz a passé une partie de son enfance.

Il est parfois difficile pour les américains d’imaginer le vaste impact que les intellectuels ayant une réputation au-delà du monde académique peuvent avoir sur une culture en particulier. Gisela Schlientz était une intellectuelle de ce genre, une personne qui a véritablement fait la différence en illuminant l’œuvre d’autres écrivaines – et en reliant les thématiques de leurs écrits à notre temps – pour le bien du public.

Par Nancy E. Rogers, National Endowment for the Humanities


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