In Memoriam: Raymonde Bulger

A Tribute to Raymonde Saliou Bulger (July 13, 1921-February 3, 2014)

I don’t now remember exactly when I met Raymonde Bulger, but my first memory of her generosity can be dated to a George Sand conference held exactly thirty years ago, in 1984.  Raymonde had driven to Saint Joseph, Missouri, from her Graceland College (now Graceland University) campus in Lamoni, Iowa, where she taught, and offered her tour guide/chauffeur service to several of us after the conference ended.  She knew, I think, how fascinating a visit to that part of the country would be for some of us coastal dwellers.  Over the years, Raymonde took many photos of such scholarly gatherings of Sandiens and others and sent them to those captured in the images, as souvenirs of stimulating discussions, warm reconnections, and much shared laughter. Those decades have left me with many memories of a courageous woman who came to the U.S. in 1946 as one of the first “French war brides,” who brought up five children largely on her own because her husband traveled a good deal in his work for Great Northern Railroad, and earned her Doctor of Modern Languages degree through summer work at Middlebury College at age 55.  As all who came in contact with her know, Raymonde was an outgoing woman, always “coquette” (toujours si bien habillée, si bien coiffée); two qualities in particular, however, stand out for me: her intellectual curiosity and her personal solidarity.  Raymonde attended many conferences—GSA (in addition to Missouri: Tours, 1989, Debrecen, 1992, Montreal, 1994, New Orleans, 2002, and surely more) WIF, MLA, CIEF, among others—thanks to discounts enabled by a son who worked for an airline.  Sometimes she presented a paper, sometimes not, but she was never there “en simple touriste.”  She would go over the program, decide which sessions to attend, and then read as many as possible of the works to be analyzed so that she might better prepare herself to participate in the discussions.

It may come as a surprise to those who know her research on Julie Victoire Daubié (Lettres à Julie Victoire Daubié (1824-1874): La première bachelière de France et son temps, New York: Peter Lang, 1992) and other French topics, from her dissertation on Corneille (“Laughter and Falsehood: Study of a Few Aspects of the Dramatic Language in the Comedies of Pierre Corneille”)  to Sand (articles on Mauprat and Césarine Dietrich, as well as a comparative study of Sand and Balzac) and Jeanne Hyvrard, that Raymonde also did considerable work on Romanian writers.  As I remember her telling it, inspired purely by curiosity, she had attended a session on Romania’s Francophone writers at an MLA Annual Meeting and had found the session interesting but poorly attended.  Out of solidarity, without knowing any Romanian, she became active in the Romanian Studies Division, giving papers, publishing articles, even attending at least one conference in Romania.  I’m sure her death saddens many friends in that group as well.  The numerous messages to the WIF and Sand lists have shown how many lives Raymonde Saliou Bulger touched in her years among us.  Our collective memories of this inimitable woman will live on, now that she is gone.   

Annabelle Rea

Hommage à Raymonde Saliou Bulger (13 juillet 1921-3 février 2014)

Je ne me souviens plus à présent exactement de quand j’ai rencontré Raymonde Bulger, mais mon premier souvenir de sa générosité peut être retracé à la conférence George Sand qui a eu lieu il y a précisément trente ans, en 1984. Raymonde avait fait la route jusqu’à St Joseph, dans le Missouri, à partir du campus de Graceland College (aujourd’hui Graceland University) à Lamoni dans l’Iowa, où elle enseignait et avait proposé à plusieurs d’entre nous de nous faire visiter le lieu et de nous véhiculer une fois la conférence terminée. Je crois qu’elle savait à quel point une visite dans cette région du pays serait fascinante pour certains d’entre nous qui habitaient sur la côte. Au fil des ans, Raymonde a pris beaucoup de photos de ces rassemblements académiques entre sandiens notamment, et envoyait les clichés aux intéressés, en souvenir de discussions stimulantes, retrouvailles chaleureuses, et rires largement partagés.

Ces décennies m’ont laissée avec beaucoup de souvenirs d’une femme courageuse, qui est arrivée aux États-Unis en 1946 – une des premières « épouses de guerre » françaises -, qui a élevé cinq enfants essentiellement seule, son mari voyageant beaucoup pour sa carrière à la compagnie de chemins de fer Great Northern Railroad, et a obtenu son diplôme de docteur en Langues Modernes en étudiant l’été au Middlebury College à 55 ans. Toute personne l’ayant connue peut témoigner de son caractère extraverti, toujours coquette (si bien habillée, si bien coiffée) ; toutefois, deux qualités la caractérisent en particulier à mon sens : sa curiosité intellectuelle et sa solidarité personnelle. Raymonde a assisté à de nombreuses conférences – celles de la GSA (en plus du Missouri, à Tours en 1989, Debrecen en 1992, Montréal en 1994, à la Nouvelle Orléans en 2002 et certainement d’autres), de la WIF, de la MLA et du CIEF entre autres, grâce à des réductions tarifaires rendues possibles par son fils qui travaillait pour une compagnie aérienne. Elle n’y assistait pas systématiquement en tant que présentatrice, mais elle n’y était jamais en simple touriste. Elle consultait le programme, décidait des sessions auxquelles elle souhaitait assister et lisait ensuite autant que possible les travaux analysés pour mieux se préparer à participer aux discussions.

Seront peut-être surpris ceux qui connaissent ses recherches sur Julie Victoire Daubié (Lettres à Julie Victoire Daubié (1824-1874): La première bachelière de France et son temps, New York: Peter Lang, 1992) et autres thématiques françaises, de sa thèse sur Corneille (“Laughter and Falsehood: Study of a Few Aspects of the Dramatic Language in the Comedies of Pierre Corneille” – « Rires et mensonges : Étude de quelques aspects du langage dramatique dans les comédies de Pierre Corneille ») à Sand (articles sur Mauprat et Césarine Dietrich, ainsi qu’une étude comparée de Sand et Balzac), et Jeanne Hyvrard, de savoir que Raymonde a également énormément contribué à la littérature sur les écrivains roumains. Elle m’avait raconté qu’elle avait assisté à une session sur les écrivains roumains francophones lors d’une réunion annuelle de la MLA, purement inspirée par sa curiosité, et avait trouvé la session intéressante mais avec peu d’auditeurs. Par solidarité, sans connaître le roumain, elle s’est investie dans la division d’Études Roumaines, présentant son travail, publiant des articles et assistant même à au moins une conférence en Roumanie. Je suis convaincue que son décès attriste également nombres de ses amis dans ce cercle de relations. Les nombreux messages de la WIF et des listes Sand ont témoigné du nombre de vies que Raymonde Saliou Bulger a touché au cours de ses années parmi nous. Nos souvenirs collectifs de cette femme inimitable perdureront après sa mort.

Annabelle Rea


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